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Selon France Stratégie, institut d’analyse rattaché au gouvernement, les métiers du juridique sont parmi les plus dynamiques. En effet, ces métiers du droit représentent plus de 100 000 professionnels. L’accroissement du besoin (+ 77 % d’offres d’emploi VS 2021) par le secteur privé donne l’avantage aux candidats sur ce marché porteur, avec une tendance à la spécialisation, notamment technologique. Zoom sur 3 métiers juridiques d’avenir qui recrutent déjà en 2022 et dont le besoin va s’accentuer de manière exponentielle ces prochaines années.
▶ Data Protection Officer (DPO)
Voici un métier juridique d’avenir qui recrute dès aujourd’hui, dont le besoin s’est créé sur la croissance numérique, en particulier depuis l’entrée en vigueur du RGPD. Le DPO est un métier de plus en plus recherché. En effet, le RGPD impose aux entreprises de mettre à disposition un CIL (Correspondant Informatique et Libertés) ou un DPO (Data Protection Officer). Si le métier existe déjà depuis 2018, son cadre évolue constamment, au rythme de l’avancée technologique comme règlementaire. Le besoin dans les entreprises n’en est qu’à ses prémices, au vu des dernières orientations (exemple : la pénalisation en France des entreprises ayant recours à la solution Google Analytics).
Son rôle est de sensibiliser et former l’entreprise à la réglementation en vigueur. Il veille également à ce que les pratiques numériques de l’entreprise soient conformes à la législation. Un métier qui intervient au plus près des projets digitaux, notamment sur les sujets Big Data, IA, politique de confidentialité et Analytics. Dans les années à venir, son rôle de conseil est amené à évoluer également, pouvant notamment participer à des projets d’élaboration d’outils internes / logiciels métiers pour se substituer aux solutions bannies par la législation.
Les cursus juridiques spécialisés restent la meilleure porte d’entrée, mais le métier est également accessible aux profils juridiques traditionnels et profils tech. Des formations spécifiques telles que la certification de Bureau Veritas permettent de se reconvertir.
Le DPO est un métier à responsabilité et à donc de belles perspectives d’évolution et de mobilité interne. Son salaire de base démarre généralement autour de 40 000 € bruts annuels.
▶ Juriste Développeur
Un nouveau métier du droit qui recrute : le Juriste Développeur. Dans la LegalTech, le profil de juriste développeur est une perle rare en forte demande : le métier allie expertise juridique et compétences techniques, une double casquette qui en font un profil ultra-spécialisé. En veille réglementaire et technologique permanente, le Juriste Développeur est un expert qui répond à deux enjeux :
- La conformité des pratiques en matières d’usage des technologies et de ses produits/états (documents, données…)
- L’encadrement des aptitudes d’un outil à produire des documents à valeur juridique (contrats, états…)
Celui-ci est capable d’accompagner des projets de conception d’outils numériques générant des documents juridiques (ou dont l’utilisateur final est lié au milieu juridique). Selon l’entreprise et les compétences, le juriste développeur peut également être amené à intervenir sur des sujets de propriété intellectuelle, notamment lors de la conception d’outils innovants.
Bien qu’il n’existe pas de diplôme spécifique pour le métier, un parcours universitaire en droit complété par une formation en développement informatique peut ouvrir les portes à ce métier au cœur de l’écosystème start-up & Tech.
Selon Philippe Wagner, cofondateur de Captain Contracts, le salaire d’un profil Junior s’élève déjà à près de 40 000 € bruts annuels.
▶ Avocat Smart Contracts
Autre métier juridique d’avenir qui existe depuis peu : l’Avocat Smart Contracts. C’est un profil de haute technicité. Son domaine d’intervention est particulièrement technique et le cadre juridique encore assez flou : la Blockchain. Cette nouvelle technologie à l’origine du Web3, des NFT et des Cryptomonnaies a plus que jamais besoin d’être juridiquement encadrée.
Le rôle du Smart Contract Lawyer consiste notamment en l’authentification des actes juridiques générés par la Blockchain : les Smart Contracts. Ceux-ci sont émis, par exemple, lorsqu’une transaction a été effectuée sur la Blockchain et servent à tracer ou transférer des actifs, de manière automatisée. Autre orientation possible du métier, l’encadrement des ICO (Initial Coin Offering), une nouvelle méthode de financement de levée de fonds qui commence à voir le jour en Europe (et déjà très popularisée aux États-Unis).
Ce métier commence seulement à voir le jour, du moins en France, il n’existe donc pas encore de données permettant d’estimer la fourchette de rémunération. Aucune formation diplômante n’existe actuellement pour ce métier spécifique, bien que de nombreuses formations à la Blockchain voient le jour (à l’image du Metaverse College à Paris, unique en France avec son Master « Gestion de Metapatrimoine »).
À priori, les profils les mieux adaptés au métier restent les avocats spécialisés en NTIC ou en finance, sensibilisés aux enjeux de la Blockchain ou initiés au développement informatique. Les juristes développeurs sont le second profil type que l’on peut retrouver sur ce métier, sans le statut d’avocat (donc Juriste Smart Contract). Enfin, les diplômés d’un Master Droit des Affaires complété par une formation professionnelle spécialisée sont également qualifiés pour intégrer cette filière, en tant que Juriste Smart Contract junior.
Après avoir présenté les métiers juridiques d’avenir, nous présenterons prochainement les métiers du Droit qui recrutent en entreprise et en cabinet.